C’est par un temps magnifique, ce cette après midi du 2 juillet 2022, nous prenons la direction de Cajarc, dans le Lot. Nous effectuons ce trajet par les petites routes située côté Aveyron de la vallée du Lot, pour profitez de ses paysages. Cet itinéraire nous amène à passer par le Saut de la Mounine, où nous avons prévus un arrêt.
Sur la D127, a proximité de notre destination, nous faisons deux arrêts sur des aires dégagées, nous offrant nos premiers points de vues. Après environ 1 kilomètre, nous arrivons au lieu appelé « Saut de la Mounine« , ou Saut de la Mouline, comme indiqué sur un grand panneau. Les deux orthographes sont tout aussi valides.
La zone est bien dégagée et nous offre un superbe panorama sur la plaine agricole, formée par le cingle de Caillac, un méandre du Lot. Bien que situé en Aveyron, le site nous offre la vue est offerte sur le département voisin du Lot. En contrebas de la falaise, un bruit d’eau attire notre attention, provenant de la rivière franchissant la chaussée barrant le Lot, au niveau de l’écluse désaffectée de La Barasquie. Au loin, vers l’amont, nous distinguons la silhouette des monts d’Auvergne, distants d’une centaine de kilomètres. Vers l’aval, nous découvrons le village de Montbrun et son château médiéval. Dans le ciel, nous observons le vol de plusieurs Milans noirs, et nous pensons même distinguer le vol d’un Milan royal.
Très bonne idée que nous avons eu là, tellement le spectacle est magnifique ! Après un moment sur place pour nos observations et prises de vue, nous reprenons la route vers Cajarc.
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La légende du Saut de la Mounine
…Il était une fois un moine nommé Sidoine, qui, revenant de Compostelle avec sa chèvre et sa guenon, une mounine, cheminait aux bords des falaises surplombant le Lot. Il perdit l’équilibre et fit une chute qui eut été mortelle si sa ceinture de corde ne s’était accrochée à une branche de buis. Découvrant une grotte, il la choisit pour ermitage et s’y installa avec sa fidèle mounine.
Très vite, les habitants des hameaux et villages voisins vinrent chercher auprès de lui la bonne parole et lui apportèrent des vivres. Parmi ses fidèles, il y avait une belle jouvencelle, Gislaine, fille d’Ogier, seigneur de Montbrun dont le château est situé sur la rive droite du Lot, en face de la grotte. Il recevait aussi les fréquentes visites de Renaud, le jeune sire de Waïfié. Renaud et Gislaine s’éprirent l’un de l’autre…mais leur amour était impossible car leurs pères se haïssaient et entretenaient entre eux une guerre perpétuelle.
Un soir, Gislaine osa confier à son père qu’elle aimait Renaud et souhaitait l’épouser. Furieux, le père proféra ces paroles cruelles : « Pauvrette, je préfère te voir sauter du roc au moine plutôt que tu épouses ce pauvre homme. Que le diable m’enfourche si je me dédis !».
La jeune fille alla pleurer auprès du moine. Sidoine, compatissant, décida de trouver un subterfuge pour aider les amoureux. Il demanda à Gislaine de venir à la grotte revêtue de sa plus belle robe et d’une longue cape, un jour où son père chassait au pied de la falaise. Ils revêtirent ensuite la vieille guenon de ces beaux vêtements et, le cœur dolent, l’ermite la poussa vigoureusement au bord de la falaise. En voyant tournoyer la belle robe rouge et se déployer la cape dans le vide, le seigneur de Montbrun devint fou de douleur. Il accourut au chevet du corps démantelé qui gisait maintenant au pied de la falaise, pleurant à chaudes larmes sur la mort de sa fille.
Rassuré par le bon ermite, le sire de Montbrun, tout à la joie de retrouver sa fille bien vivante, consentit au mariage. On célébra fastueusement les fiançailles de Gislaine et de Renaud et la paix régna désormais.
Sidoine se consola de la perte de sa mounine puisque son sacrifice scellait le bonheur des deux jouvenceaux et la paix de la contrée